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18 janvier 2024

Prix Schueller 2021 et 2022

Publié par Renée SERTIN | N° EX1 - Mini-Revue

 

Ce prestigieux prix annuel est décerné par la famille BETTENCOURT MEYERS et la Direction Générale du  Groupe L’Oréal.

 

Il récompense un jeune ingénieur de Chimie ParisTech-PSL qui, dans les cinq années suivant sa sortie de l’École, a effectué une thèse de doctorat susceptible d’ouvrir la voie à des applications industrielles innovantes dans les domaines de la chimie moléculaire et des sciences du vivant.

 

Après une interruption de la cérémonie de remise des prix liée à l’épidémie de la COVID, les prix ont  été remis cette année à deux ingénieurs : Léonid LAVNEVICH (promo2017), lauréat 2021 et Alexandre DESAINTJEAN (promo 2018), lauréat 2022.

 

Léonid LAVNEVICH (Promo 2017), lauréat 2021, est docteur en chimie moléculaire de Sorbonne Université (2017-2020). Puis de 2020-2021 il passe le Diplôme Inter-Universitaire « Formation des investigateurs aux essais cliniques des médicaments » à la Faculté de Santé Sorbonne Université. Actuellement Léonid est chef de projet clinique chez AB Science.

Il a travaillé sur l'élaboration d'un assemblage supramoléculaire à base de cyclodextrines et de polyanions en vue de son application au développement d’un nouveau traitement antiadhésif contre la grippe et le SARS-Cov2. Il a découvert que le mélange de cyclodextrines, modifiées avec un petit bout d’ADN double brin (20 paires de bases), induisait la formation de très longues fibres (1000 nm) de diamètre constant (8 nm).

Il s'agit d'une toute nouvelle ligne de recherche dans le monde supramoléculaire où le contrôle de quelques niveaux de coopération dans un assemblage reste un véritable défi ainsi que la conception a priori d'une brique moléculaire. Léonid a utilisé avec succès ces briques de cyclodextrine auto-assemblées modifiées ayant la capacité d'interagir avec des protéines de virus pour recouvrir complètement ces virus et les empêcher d'envahir les cellules.

Léonid s’exprime sur son avenir : Le caractère multidisciplinaire du projet m’a permis d’acquérir des connaissances scientifiques dans des domaines aussi divers que les thérapies géniques, la grippe et les diabètes, mais aussi en chimie moléculaire, microscopie et bioinformatique. Passionné par l’industrie du médicament, je mets en œuvre mes acquis pour transformer les idées innovantes en produits commerciaux à impact sociétal…

Il conclut « Eugène SCHUELLER symbolise l’excellence de notre école, il incarne pour moi la synergie entre la recherche scientifique et l’approche entrepreneuriale, essentielle pour transformer une invention en innovation... ».

Alexandre DESAINTJEAN (promo 2018) lauréat 2022 est docteur en chimie organique de l’Université Louis-Maximilien (LMU) située à Munich en Allemagne. Il a fait son Doctorat en chimie organométallique sous la direction du Professeur Paul Knochel (né à Strasbourg, parcours scientifique qui l’a conduit à LMU en 1999, membre de l’Académie des sciences).  Sa thèse de doctorat est en accord avec le concept de chimie verte.

Alexandre s’exprime sur sa thèse :« Pendant mon doctorat, j’ai pu créer de nouvelles méthodes de préparation de dérivés organo-métalliques afin de pouvoir ensuite en étudier la réactivité dans les solvants (a)polaires (toluène, xylènes, etc...). Il est essentiel pour le chimiste organicien d’avoir accès à des outils peu réactifs (organo-zinciques) comme très réactifs (organomagnésiens).

D’un point de vue économique et écologique, il est primordial de façonner la chimie de demain en privilégiant l’utilisation de métaux comme le fer ou le manganèse et de solvants comme le toluène, les xylènes ou le cyclohexane qui sont moins dangereux que les solvants éthérés (THF, Diéthyl éther). Ma thèse a porté sur la préparation d’espèces organométalliques dans des solvants moins coûteux et plus respectueux de l’environnement (toluène, xylènes, cyclohexane, etc...). Elle a aussi porté sur le développement de méthodes de catalyse au fer et au manganèse pour remplacer les métaux toxiques, coûteux et moins abondants souvent utilisés dans ce domaine...»

Actuellement, il effectue un post-doctorat chez Roche (Penzberg, Allemagne), pionnier mondial dans le domaine des produits pharmaceutiques et solutions diagnostiques. Il y développe de nouvelles espèces chimiques capables d’augmenter la sensibilité des tests immunologiques dans le but de diagnostiquer de nombreuses maladies à un stade plus précoce, facilitant une prise en charge efficace.

Auteur

Renée SERTIN

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